« C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme. » et je rajoute « … et c’est la femme qui suit l’homme ».
Stéphane
Je ne suis pas marin, ni fils de marins. Rien ne me prédisposait à cette aventure : casanier, presque misanthrope, je sortais peu de ma belle et grande maison, dans un petit village au nord de Montpellier. Une très belle entreprise dans l’informatique m’assurait des revenus intéressants, et me laissait beaucoup de temps. Mais je m’ennuyais dans cette vie trop bien réglée.
Durant l’été 2018, Béatrice est partie 3 semaines plonger aux Tuamotu. Le premier week-end, un ami m’a proposé de l’accompagner faire une sortie en mer sur le voilier d’un de ses amis : j’ai accepté.
Et ce fut une révélation. Belle journée, un peu de vent mais pas trop, des gens sympathiques. Le soir même je cherchais s’il était possible d’avoir mon propre voilier dans le coin, pour reproduire à volonté ces bons moments. Je découvrais qu’on peut également naviguer un peu plus loin que la baie de Port Camargue, et qu’on pouvait même vivre à bord…
Je retrouvais un vieux cours des Glénans acheté quelques années auparavant, par curiosité, et j’en entreprenais une lecture assidue. J’épluchais les petites annonces de voiliers de plus en plus grands… Le projet de voyage se mettait en place : tour de l’Atlantique, comme Oukiva, dont je regardais avidement toutes les vidéos !
Quand Béatrice est revenue, je lui ai annoncé que nous allions acheter un grand voilier, vendre la maison et partir découvrir le monde.
Le choc a été rude, Jasmin, notre premier voilier, acheté moins de deux mois après. Ensuite, apprentissage sur ce grand Jeanneau 57, puis croisière aux Baléares durant 3 semaines rien que tous les deux. Et puis départ en tour de l’Atlantique fin septembre 2020.
Après avoir commandé Ti’amā !
Béatrice
Je suis infirmière, et j’exerçais en libéral à Montpellier quand j’ai rencontré Stéphane, il y a déjà plus de 20 ans. Je n’étais pas non plus prédisposée à vivre sur un bateau, encore moins à partir en tour du monde.
Ma mère a eu un monocoque plusieurs années à Palavas, et je suis sortie quelques fois dessus, en tant que passagère. Stéphane y est d’ailleurs venu également, et s’y était trouvé plutôt à son aise…
J’ai cessé d’exercer depuis longtemps et j’avais une vie sociale plutôt riche, entre mon club de plongée, mon club de tennis, nos nombreux voyages avec Stéphane, la vie dans notre belle maison, et Grisette, notre ancestrale chatte qui m’avait adoptée en 2007, au retour de notre voyage de noces en Polynésie…
Quand Stéphane m’a parlé de son projet d’acheter un voilier, sans rien y connaître, et de partir en tour de l’Atlantique quelques mois après, je l’ai pris pour un fou…
Et comme il est obstiné dans ses projets, j’ai suivi. Abandonner mon cadre de vie, mes amis, ma maison ne m’enchantait guère, c’est vrai.
Nous avons appris tous les deux à naviguer sur notre grand et beau voilier. Nous avons pris du bon temps, surmonté des galères et vécu énormément de choses intenses la première année.
Pour notre tour du monde, sans retour, il a fallu commencer par déménager dans un petit appartement, loin de chez nous. Puis nous avons mis la maison en vente, donné ou vendu nos affaires, nos voitures. Stéphane et son associé ont vendu leur entreprise…
Un mois avant notre départ, en 2020, en pleine crise sanitaire, Stéphane et moi avons visité le chantier Outremer à La Grande Motte. Et commandé, Ti’amā deux semaines après !
Quand nous sommes partis pour notre tour de l’Atlantique, qui nous fera passer plus de 6 mois aux Canaries en définitive, nous savions que nous devrions rentrer à La Grande Motte pour changer de voilier.
Et c’est donc sur ce splendide Outremer 55 que nous commençons notre nouvelle vie…