4 janvier, midi,
Après une nuit de veille et de repos difficile nous avons changé de cap. Route au 205, direction Sal. 645NM a parcourir, en gros.
Nous avons désormais la houle sur notre arrière bâbord. Ses creux de 3m nous secouent un peu mais surtout on tendance, de temps en temps, à faire pivoter Ti’amā vers bâbord. Le pilote automatique corrige, mais c’est sportif !
J’ai déplacé la Oxley sur tribord : l’écoute est tendu à un tel point que le winch, pourtant costaud, est à la peine ! Enfin, façon de parler, je peux quand même "tirer" l'écoute à la main, il ne faut pas exagérer 😉.
Il fait soleil, il fait bon, l’environnement est bruyant et agité.
On a toujours 20 à 22 noeuds de vent, par 125° sur bâbord. Nous filons à 10 noeuds, le vent apparent est de 16 noeuds par 84°.
A ce rythme soutenu, si tout va bien, on arrivera dans 2j 1/2. Donc potentiellement de nuit : on ralentira alors pour arriver au matin…
19h
Le soleil vient de se coucher. Le vent a baissé : après avoir soufflé à 20/25 noeuds toute la journée il est descendu à 13 en ce moment. Nous n’avançons plus qu’à 7/8 noeuds au lieu de 10/12 de la journée, mais la navigation est bien plus paisible, et surtout moins bruyante.
La houle est toujours sur notre arrière bâbord, comme le vent, mais semble moins importante.
Le ciel est toujours dégagé, même s’il semble un peu laiteux parfois.
Cette nuit, comme la nuit dernière, la lune sera presque pleine et éclairera notre chemin.
Ce soir, pièces de bœuf et petits poids, après la bonne soupe de légumes. Et dodo…
Encore 580NM a faire. Moins de 3 jours.
Pas un bateau autour de nous, nous sommes seuls au monde…
5 janvier
7h25, heure de Ti’amā.
Nous allons changer d’heure au Cap Vert, mais je crois que nous ne le ferons qu’à l’arrivée. Voyage un peu vers l’ouest, une heure de moins…
D’après les prévisions météo et notre navigation actuelle nous pourrions arriver samedi matin. Ce qui nous ferait moins de 4 jours de traversée. On verra bien.
La nuit a été calme. On a rattrapé un monocoque, AVALON, qui descend lui aussi sur Palmeira : on le retrouvera à l’arrivée. Nous allions à peine plus vite que lui, et étions en trajectoire de collision, sa route le faisant passer d’ouest en est, de notre bâbord à notre tribord. J’étais de quart durant le croisement : j’avais un peu infléchi notre course pour le dépasser, puis le croiser en le laissant derrière nous. On aurait pu se faire coucou s’il avait fait jour : il devait être 4h…
Le soleil va bientôt se lever, il y a quelques nuages d’altitude dans le ciel. Il fait bon dehors, 21° je pense.
La Oxley « Bora » tient ses promesses et nous entraîne à bonne allure sans broncher. Le vent avait un peu baissé hier après-midi, il est remonté à 20 noeuds, nous filons aux 9/10 noeuds réglementaires, dans une houle peu marquée. Presque confortablement .
Béa a fait la veille de 9h à 0:30, puis de 4 heures a 7 heures. Nous dormons dans la cabine cette nuit, avec les bouchons d’oreille. Sommeil réparateur…
12:35, nous franchissons pour la première fois par nos propres moyens le tropique du Cancer !
Ça y est, nous sommes en zone intertropicale. Pour longtemps j’espère.
Encore 430NM a parcourir, deux jours et nous arriverons à Palmeira.
16 noeuds de vent météo, du 70, ce qui nous fait 130° bâbord, et 95° en apparence, pour 12 noeuds.
Nous avançons entre 8 et 9 noeuds, parfois un peu plus dans les rafales on pousses par la houle. Il fait chaud. Un tanker remonte au nord, entre nous et l’Afrique. Pas d’oiseau. Juste quelques moutons sur la crête des vagues…
19h12, le soleil s’est couché, la lune s’est levée, presque pleine. Le vent souffle gentiment à 13/15 noeuds du 50° sous 140° par bâbord, pour 9/10 noeuds en apparence et 115°, nous faisant avancer à 7 noeuds, cap au 195.
Encore 375NM a parcourir.
Nous sommes toujours sous la Bora, cette voile est très tolérante, accepte une vaste plage d’angles au vent et de vitesse, et est facile à régler.
On va probablement 20 à 30% moins vite que sous grand-voile et gennaker, mais les angles et vitesses de vent que nous avons rencontrés depuis le départ nous auraient régulièrement rendu la vie plus compliquée. Prise de ris quand ça forcit, enrouler le gennaker quand la vitesse ou l’angle n’est plus approprié…. Nous sommes en grande croisière, pas en course, alors aller moins vite mais en se facilitant la vie, ça a aussi ses bons côtés…
Il fait chaud dans Ti’amā, 25° je pense, plus sous les fenêtres. Le ciel est clair, personne autour de nous. Les journées se passent à lire, dormir, manger un peu. Nous n’avons déjà plus aucune idée du jour de la semaine ! Et ce matin nous nous demandions depuis combien de temps nous étions partis .
A ce rythme nous mettrons encore deux jours pour arriver. Si on a de la chance, ce sera en fin de journée, et nous pourrons nous installer assez facilement dans la baie de Palmeira, bien encombrée. Si l’arrivée est prévue de nuit, nous aurons la pleine lune pour nous aider et au pire on ralentira le rythme pour attendre le matin, quitte à nous faire rattraper par AVALON, dépassé cette nuit…
Ti’amā est un Outremer rapide, mais nous l’exploitons a 60% de ses capacités je pense. Et ça nous va bien ! Il sera toujours temps de l’apprivoiser sur des trajets plus courts et plus variés…