6 janvier 2022. Dernière journée entière ?
12h45. Heure des Canaries. Ce serait 11h45 au Cap Vert.
La nuit s’est bien déroulée, sans problème particulier. Le vent a un peu baissé, il souffle en moyenne entre 16 et 18 noeuds, toujours du secteur ENE, a 66° sur bâbord. Pour Ti’amā ça fait du 140/150° réel et 120° apparent, pour 12/13 noeuds apparent. Et on avance encore entre 7 et 10 noeuds, selon les rafales ou la houle qui nous pousse.
Encore 230NM a faire, pour environ 24 a 30 heures. En gros, nous pouvons arriver demain dans l’après-midi, ce qui serait très bien. Ou demain en début de nuit, ce qui serait moins bien pour aller nous installer en sécurité. On verra bien.
Nous venons de dépasser un voilier, FRIGG, qui semble aller au même endroit que nous. Il n’est qu’à 5NM sur notre tribord mais impossible de l’apercevoir avec la houle.
Le ciel est toujours bleu uni, sans un nuage, et il fait chaud. Plus de 30° dans le carré. L’océan est a 25° !
Je viens d’aller passer par dessus bord deux poissons volants qui avaient échoué a l’avant de Ti’amā.
Nous avons pris des gros paquets de mer, dus à quelques trains de houle plus gros que les autres : le pont est salé comme une vieille morue !
Notre voile magique continue à faire son job, sans aucun réglage de plus : quel confort…
Nous avons tous les deux bien dormi cette nuit, dans la cabine, avec les bouchons d’oreille : une vitesse un peu moindre et une houle un peu réduite rendaient la navigation plus confortable et moins bruyante.
Je n’ai pas mis les lignes a l’eau : les frigos sont pleins, on a de quoi manger encore pour plusieurs jours. Et à ces vitesses, je crains qu’il ne soit pas évident de remonter un poisson à bord…
19h20
Le soleil s’est couché, la pleine lune est déjà levée, le ciel est gris, la mer couleur de plomb. Au loin, plus au sud, des nuages d’altitude semblent boucher l’horizon.
Il faut toujours doux, malgré la fraîcheur du soir. La houle, bien présente, agité Ti’amā dans tous les sens : je plains ceux qui traversent sur des petits monocoques…
J’ai repris la météo, ainsi que je le fais plusieurs fois par jour : si le temps reste tel qu’il est prévu, nous pourrions bien arriver demain en début d’après-midi. Ce qui nous ferait une traversée en quatre jours, étalée sur cinq journées calendriers. Un rythme qui nous va bien, soutenu dans être sportif.
En ce moment le vent souffle entre 16 et 18 noeuds, toujours du 66°, sous 130/135° en vent réel et 100° en apparent, pour 13 noeuds perçus.
Nous avançons entre 8 et 9 noeuds, parfois un peu plus quand la houle nous pousse.
La météo prévue pour cette nuit devrait nous apporter un peu plus de vent à partir de 3 ou 4h, avec un vent de 20 noeuds et des rafales à 25. Même direction. Même voile, ça ira plus vite… Je vais essayer de faire la veille à ce moment.
Ce soir, poisson et riz, un peu de quiche, une clémentine ou un yaourt. Ensuite, les quarts, 3h par 3h.
Demain samedi je ne sais pas si nous pourrons faire les formalités d’entrée a Palmeira. On verra bien…
7 janvier
9h48, heure des Canaries. Une heure de moins au Cap Vert.
Nous avons bien avancé dans la nuit, le vent s’est un peu renforcé au lever du soleil. Même direction, stable, mais 22/23 noeuds qui nous poussent à 10 noeuds allègrement…
Ce matin, j’ai compté les poissons volants éparpillés sur les trampolines et le pont de Ti’amā : 23 ! Certains ont même réussi à tomber au pied du mât, si j’en juge par les nombreuses écailles.
Il paraît que ça peut se manger…
Je les remettrai à l’eau en arrivant : actuellement, ça bouge trop.
Nous ne devrions plus tarder à apercevoir la terre, il nous reste moins de 40NM à parcourir. Et nous devrions arriver entre 13 et 15h. Soit 4j de traversée. C’est bien.
13h30
Bon, soyons clair : le pays s’appelle Cabo Verde depuis 2013, et plus « Cap Vert », même en français.
Nous y sommes arrivés peu après 13h30, soit presque exactement 4 jours après notre départ.
L’arrivée a été mouvementée : remettre notre belle Oxley Bora dans sa chaussette par 22 noeuds de vent est une épreuve risquée, compliquée, physiquement épuisante. Nous allons y réfléchir pour les fois suivantes. Ça nous a donc pris un certain temps, et beaucoup d’efforts.
Ensuite le mouillage, par un vent entre 22 et 25 noeuds, sur un fond qui n’accroche pas au premier essai, c’est sportif et tendu. Après deux essais avortés le troisième sera le bon. 50m de chaine avec la patte d’oie pour 6m de fond .
C’est alors que nous constatons que la chaussette de la Bora a fait des tours autour de l’étai du solent : impossible à refaire, impossible à descendre. Trop de vent !
Après quelques tentatives vouées à l’échec, c’est Stéphane du catamaran Boomerang () que est venu à notre secours. Il est monté au mât, à aidé à dé-vriller le haut de la chaussette et on a ainsi pu la descendre sur le trampoline.
Ensuite, vers 15h heure locale nous sommes allés faire un petit tour à terre, avons acheté quelques bouteilles d’eau, deux cartes SIM pour avoir un accès à Internet, et retour sur Ti’amā. Pour constater que si nos iPhones ont bien accès à la 3G locale, le partage de connexion n’est pas permis par l’opérateur.
Tant pis : je mets ma carte pré-payée dans le routeur de Ti’amā : hop, Internet est disponible sur notre réseau interne.
Béa essaie de mettre sa carte SFR dans un vieil iPhone : bas de bol, il est configuré en mode « France » et lui bouffe son forfait « données à l’étranger » en 2 minutes, pour 60€ !
Bref, être au Cabo Verde et se prendre le chou avec un accès Internet, c’est pas un peu idiot ? Je crois que si